Septembre 2021

I - Echos du Congrès Mondial de l'UICN à Marseille

L'annulation de la session-miroir prévue à Chandolas le 8 septembre a représenté une grande déception puisqu'elle était la dernière occasion qui nous était offerte de valoriser l'adhésion de l'association à l'UICN.

Puisque trois membres de l'Association Païolive ont participé à ce Congrès, il a semblé intéressant de recueillir leurs avis. S'y ajoute la manifestation de l'IFREMIS dont nous faisons partie et que nous avions encouragé à adhérer à l'UICN et à participer au Congrès.

Bernard Cressens, en tant que Président d'honneur du Comité français de l'UICN, et ayant travaillé en amont pour la tenue du Congrès, peut sans doute faire sien le bilan rédigé par Maud Lelievre, qui lui a succédé à la présidence du Comité français. Il s'agit d'un premier document qui sera suivi prochainement d'une Lettre d'actualités.

Parmi les résultats qui nous concernent plus directement, notons la motion visant à "Renforcer la protection des vieilles forêts en Europe et faciliter leur restauration" ainsi qu'un rapport sur la cartographie des zones de haute naturalité.

Patrick Blandin, également Président d'honneur du comité français, avait beaucoup travaillé en amont du Congrès pour l'adoption du Manifeste éthique et la motion L'avenir de la vie, nos valeurs pour l'action avait recueilli de nombreux soutiens internationaux. Cette motion n'a finalement pas été soumise au vote et son chemin s'est terminé au niveau de la commission de sélection qui écartait les sujets considérés comme non-urgents. Le sujet continue cependant à progresser.

Il existe toutefois un motif de soulagement à propos de la motion sur le forçage génétique qui n'a pas été acceptée en l'état. La résolution initiale défendait la biologie de synthèse et en particulier l'usage du forçage génétique dans la conservation de la nature. Certains milieux scientifico-industriels envisageaient en effet d'utiliser des organismes modifiés pour réduire les populations d'espèces gênantes ou de les éliminer, ou à l'inverse pour renforcer les capacités de survie d'une espèce en danger d'extinction, voire pour reconstituer des espèces disparues ou créer des espèces qui n'existent pas. Finalement la résolution qui a été votée (075) met en avant le principe de précaution. Un groupe de travail dédié interne à l'UICN sera constitué sur ce sujet.

Gilbert Cochet a participé à de nombreux ateliers. Il en est revenu avec une impression mitigée. Nous reprenons ici l'interview  qui paraîtra dans la prochaine Lettre de Païolive :

"Impression mitigée. Les participants étaient déjà sensibilisés et motivés et, à cause aussi des consignes sanitaires, le public nous a semblé réduit et rassemblant peu de Marseillais. Pour le contenu nous n'avons pas relevé d'avancée notable. De grands industriels ayant passé des accords avec le WWF ont produit des discours tout à fait vides. Il était cependant réconfortant de voir les stands des exposants, témoignant du dynamisme de la vie associative qui demeure encore la principale raison d'espérer."

L'IFREEMIS de son côté a tenu du 3 au 11 septembre des conférences, expositions et une journée d'échanges techniques sur l'évaluation des cavités ainsi que sur la création d'un observatoire du karst. Nous nous réjouissons de ce succès qui renforce la position de cet institut.

 

II) Mais après les grandes déclarations, la protection de la nature en revient au quotidien. Oubliant les propos tenus à Marseille, le gouvernement français projette de rétablir des chasses "traditionnelles".

Nous relayons donc l'appel de la LPO et de FNE à s'opposer à ce projet.

MOBILISATION GENERALE :
NON au retour des chasses traditionnelles !


Jusqu’au 6 octobre, merci de participer massivement aux 4 consultations publiques sur les 8 projets d’arrêtés ministériels visant à rétablir plusieurs pratiques de piégeage "traditionnel" pour tuer 106 500 alouettes,
1 200 vanneaux, 30 pluviers, 4 800 merles et grives
au cours de la saison de chasse 2021-2022.

Consultation publique sur les projets d’arrêtés relatifs à la capture de 98 702 alouettes des champs au moyen de pantes dans les Landes, la Gironde, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques
 
Consultation publique sur les projets d’arrêtés relatifs à la capture de 7 798 alouettes des champs au moyen de matoles dans les Landes et le Lot-et-Garonne
 
Consultation publique sur le projet d’arrêté relatif à la capture de 1 200 vanneaux huppés et 30 pluviers dorés au moyen de tenderies aux filets dans les Ardennes
 
Consultation publique sur le projet d'arrêté relatif à la tenderie de 5800 grives et merles noirs dans les Ardennes
 
Le site des consultations sature fréquemment en cas de trop nombreuses connections simultanées et il faut parfois persévérer ou recommencer à un autre horaire. Il est également important de ne pas simplement copier-coller des argumentaires existants car seuls les avis individuels originaux sont pris en compte.

Le but du gouvernement étant de laisser le Conseil d’État statuer à nouveau sur la base d’un nouvel argumentaire rédigé par les chasseurs eux-mêmes, une opposition massive lors de la consultation publique est essentielle pour peser sur la décision. D’autant plus que les fédérations de chasse mobilisent également de leurs côtés.
 
Le 6 août dernier, le Conseil d’État avait pourtant annulé les arrêtés ministériels qui avaient autorisé les années précédentes le piégeage de plus de 110 000 oiseaux sauvages. Qu’importe, Emmanuel Macron ordonne à sa Ministre de l’écologie de désavouer la plus haute juridiction française en prenant des arrêtés exactement similaires.
 
La chasse à la glu a scandalisé les Français avant d’être enfin interdite en juin dernier. Qu’importe, Emmanuel Macron prolonge l’emploi de matoles, de pantes et de la tenderie, pratiques moins connues mais tout aussi révoltantes.
 
A Marseille vient de s’achever le Congrès mondial de l’Union internationale de conservation de la nature où le Président français a clamé sa détermination à porter les enjeux de protection de la biodiversité. Qu’importe, Emmanuel Macron planifie quelques jours plus tard le piégeage archaïque de milliers d’oiseaux sauvages.
 
Décimée par l’agriculture intensive, l’Alouette des champs a perdu 35% de ses effectifs au cours des 15 dernières années. Qu’importe, Emmanuel Macron veut tout de même permettre aux chasseurs du Sud-Ouest d'en tuer 106 500 de plus pour s'amuser.
 
Les scientifiques nous alertent sur le risque d’extinction massive des espèces sauvages. Qu’importe, Emmanuel Macron réduit la biodiversité à une monnaie d’échange électoraliste afin de satisfaire les fédérations de chasseurs qui ont manifesté le 18 septembre dans plusieurs régions de France et font les yeux doux à un des ses principaux rivaux à l’élection présidentielle.
 
Le 1er janvier prochain la France prendra la présidence de l’Union Européenne. Qu’importe, Emmanuel Macron veut reprendre des arrêtés que la Cour de justice de l’UE a déjà jugé contraires à la législation communautaire.
 
 

III) Le contexte réglementaire réduit toujours les possibilités de conférences et de sorties.

L'Association prend part cependant à deux manifestations :

- le samedi 2 octobre à la salle polyvalente de Grospierres au salon des associations de cette commune

- le dimanche 3 octobre à la Fête de la Châtaigne à Courry

Vous pouvez venir nous rendre visite sur ces stands où en principe Maxime qui a présenté cet été couleuvres, tarentes de maurétanie et scorpions sera présent.

Par ailleurs Fréquence 7 présentera deux émissions sur Païolive dans la cadre des Chroniques du Hérisson à 16 h 30.

- Une première qui sera diffusée les 1 et 15 octobre

- Une seconde qui sera diffusée les 29 octobre et 12 novembre.